C’était dans un temps lointain. Un âne s’échappa de son enclos, attiré par les fruits et les branches des vignes qui jouxtaient son pré. Alors qu’il se régalait, son maitre s’en aperçut et fou de rage, il le pourchassa.
Une fois l’animal de retour dans son espace, le vigneron se désola devant ses ceps de vigne dégarnis, à moitié mangés. Il maudit ensuite l’animal qui venait de détruire une partie de sa récolte, du moins, c’est ce qu’il pensait, mais c’était en fait, le début de la taille douce dans les vignes…
Pas si bête que ça
L’année suivante, quelle surprise ! Les pieds rognés par le quadrupède donnèrent des fruits bien plus gros et plus nombreux que leurs voisins épargnés. Le viticulteur fit aussitôt le rapprochement avec l’œuvre de l’âne.
Voici comment les hommes commencèrent à tailler la vigne, en imitant l’animal qui ma foi n’était pas si bête que ça…
La taille douce dans les vignes
Des débuts hasardeux
C’est à coup de serpes que les premières branches furent coupées. Par la suite, l’invention du sécateur facilita grandement le travail et permit plus de précision.
L’outil a été perfectionné au fil du temps. Après l’ajout d’un ressort, ce sont les premiers sécateurs pneumatiques qui virent le jour dans les années 70. Quant au sécateur électrique, il fit sont apparition dans les années 90.
RENDEMENT
Début du siècle
100 pieds/jour
Aujourd'hui
1 000 pieds/jour
Le revers de la médaille
Si cette aide mécanique est précieuse elle engendre toutefois des problèmes.
A chaque nouvelle évolution nous avons pu tailler des branches plus grosses créant des plaies de taille de plus en plus importantes. Ces blessures lorsqu’elles sèchent, nécrosent l’intérieur des plants et contrarient le courant de sève. Cela les affaiblit et à terme les font mourir.
La taille douce dans les vignes
Retour aux sources
Pour lutter contre ce fléau, nous nous sommes lancés dans une ancienne technique de taille revenue au goût du jour : la Taille Douce.
Grace à Sébastien passionné par cette étape de la culture de la vigne, nous avons mis en pratique depuis 4 ans les principes de cette taille. Nous en voyons déjà les premiers effets.
En quoi consiste-t-elle ?
C’est simple : toujours tailler sur le haut des pieds et préserver les bois de tailles qui auront poussé sous le dessous des bras des pieds de vignes. La sève montant par les côtés des pieds et redescendant par le centre, on préserve ainsi un côté complet où le flux de sève monte sans encombre. Cela maintient ainsi la force et la vigueur donc le rendement de nos ceps.